En direct de la forêt...
Oui... mon humain me prend pour un cheval de cirque.
Étudiante au doctorat (PhD) depuis fin janvier 2023 !
J'ai eu l'incroyable opportunité d'intégrer le labo Laforest-Lapointe afin d'y réaliser mon PhD. Avant d'atterrir au Québec, j'ai d'abord effectué mes études en France avec un Baccalauréat en Biodiversité, Écologie et Évolution suivi d'une Maîtrise de recherche suivant ce même parcours avec une spécialisation en ingénieurie écologique (écotechnologies et bioremédiation).
Mon projet de recherche porte sur ce célèbre mais non moins mystérieux érable à sucre (Acer saccharum). Et surtout comment les interactions entres ses racines et les microbes du sol au niveau de la rhizosphère peuvent influencer sa croissance et in fine son établissement dans un nouvel environnement. En effet dans le contexte d’environnement en changement que nous vivons actuellement avec des modifications dans l’assemblage des communautés, autant du côté des arbres qu’au bout de leur racines, il est primordial d’en apprendre davantage sur les interactions complexes qui les animent et ainsi de mieux comprendre le fonctionnement des écosystèmes forestiers. Cela s’insère dans le contexte de la recherche en écologie microbienne face à ces modifications de l’environnement, les interactions biotiques étant supposées être, elles aussi, altérées dans ce contexte. Le statut emblématique de l’érable à sucre et les enjeux de sa conservation [car oui, il est en déclin au Québec depuis 1980] font de ce géant de cellulose et de lignine une formidable opportunité d’accroître nos connaissances sur les conséquences des changements climatiques dans nos forêts tempérées.
Pour remplir les objectifs du projet, des expériences en serres sont réalisées à l'Université de Sherbrooke (psst... des nouvelles sont données régulièrement sur le compte Instagram du labo). Des centaines de semis d'érables sont plantés lors d'expériences d'un an chacune : quatre mois de croissance -> quatre mois de repos hivernal -> quatre mois de croissance. Différentes provenances de sols (gradients altitudinaux) et traitements (antibiotique, antifongique, stérilisation) sont appliqués puis un panel de données sont collectées tout au long de ces expériences dont l'extraction de l'ADN pour savoir qui est présent dans nos pots.
Pour finir, une de mes grandes passions personnelles mais qui me sert énormément lors de mon travail [je le constate surtout lors de situations de gestion et de communication] n'est autre que les chevaux. J'ai été infectée dès mon plus jeune âge et ce microbe bénéfique ne m'a jamais quitté !